Marseille, deuxième ville de France, n’échappe pas au phénomène de la prostitution qui s’y développe sous diverses formes. Cette pratique, bien qu’illégale, reste une réalité préoccupante dans la cité phocéenne, touchant des personnes souvent en situation de grande vulnérabilité. Cet article vise à dresser un état des lieux détaillé de la prostitution à Marseille, en examinant ses différentes facettes, ses acteurs, et les enjeux qui y sont liés.

L’état des lieux de la prostitution à Marseille

La prostitution de rue

Historiquement concentrée dans certains quartiers populaires, notamment autour du Vieux-Port, la prostitution de rue à Marseille s’est aujourd’hui étendue et déplacée vers d’autres zones de la ville[1][2].

Le quartier du Chapitre, situé entre la gare Saint-Charles et les Réformés, est particulièrement touché par ce phénomène. La place Alexandre Labadié est devenue un point névralgique, où cohabitent des prostituées « historiques » et une nouvelle génération plus jeune et précaire[27]. Les rues du Monastère et de la Visitation sont également concernées, au grand dam des riverains qui se plaignent de nuisances récurrentes[17].

La « rocade du Jarret », entre le Conseil départemental et Rabatau, est un autre secteur connu pour la prostitution nocturne. Cette avenue voit défiler la nuit des prostituées plus jeunes, souvent originaires d’Europe centrale[1].

Dans le 1er arrondissement, particulièrement touché par la délinquance, on recense de nombreux faits liés à la prostitution. En 2022, les services de police y ont enregistré 7 372 délits et crimes, soit une augmentation de 13,7% par rapport à 2021[27].

La prostitution en ligne

Internet a profondément modifié le paysage de la prostitution à Marseille comme ailleurs. De nombreux sites d’annonces proposent les services d’escorts dans la cité phocéenne[1]. Ces plateformes permettent aux clients de sélectionner des profils selon divers critères (âge, physique, services proposés) et de prendre rendez-vous directement en ligne.

Les réseaux sociaux sont également utilisés pour le recrutement de personnes vulnérables, notamment des mineures. Selon une étude menée en Seine-Saint-Denis, 50% des jeunes prostituées sont repérées via les réseaux sociaux, en particulier Instagram et Snapchat[29].

Les salons de massage

À Marseille, comme dans d’autres grandes villes, certains salons de massage servent de façade à des activités de prostitution. Ces établissements, souvent tenus par des réseaux chinois ou thaïlandais, proposent des « massages » avec finition sexuelle[1].

Il est important de noter que ces activités sont illégales et que les femmes qui y travaillent sont souvent victimes de réseaux de traite des êtres humains.

La prostitution masculine

La prostitution masculine est également présente à Marseille, bien que moins visible. Elle se concentre notamment dans le quartier dit « Sébastopol », autour de la rue Abbé de l’Épée. Les hommes qui se prostituent y attendent les clients, généralement en début de soirée[1].

D’autres lieux de drague homosexuelle, comme les allées de Borély, peuvent également être le théâtre de prostitution masculine occasionnelle[1].

Profils des personnes prostituées à Marseille

Les profils des personnes prostituées à Marseille sont divers, mais on peut identifier plusieurs groupes principaux :

Les prostituées « historiques »

Ce sont souvent des femmes plus âgées, présentes depuis longtemps dans le milieu. Elles travaillent généralement de manière indépendante et connaissent bien les rouages du métier[1].

Les jeunes femmes en situation précaire

Une nouvelle génération de prostituées, souvent très jeunes et en grande précarité, est apparue ces dernières années. Beaucoup sont sous l’emprise de drogues et contrôlées par des proxénètes[27].

Les prostituées étrangères

On trouve à Marseille de nombreuses prostituées originaires d’Europe de l’Est, d’Afrique subsaharienne (notamment du Nigeria) et de Chine. Elles sont souvent victimes de réseaux de traite des êtres humains[1][6].

Les prostituées nigérianes sont particulièrement nombreuses et vulnérables. Elles arrivent généralement en France via l’Italie, poussées par des réseaux criminels. Le prix de leur « voyage » est estimé à 50 000 euros en moyenne, une dette qu’elles doivent rembourser en se prostituant[1].

Les mineurs prostitués

La prostitution des mineurs est un phénomène particulièrement préoccupant à Marseille. Selon des données récentes, 100% des mineurs identifiés comme se prostituant à Marseille ont subi des violences sexuelles ou ont été victimes d’inceste[1]. Ces jeunes sont souvent en rupture familiale, en échec scolaire, et ont subi des violences physiques ou psychologiques.

Les escorts

Les escorts, hommes ou femmes, proposent généralement des prestations haut de gamme à des tarifs plus élevés. Ils travaillent souvent via des sites d’annonces en ligne ou des agences spécialisées[1].

Tarifs pratiqués

Les tarifs de la prostitution à Marseille varient considérablement selon le type de prestation et le profil de la personne prostituée. Voici un aperçu des prix couramment pratiqués :

Il est important de noter que ces tarifs sont donnés à titre indicatif et peuvent varier. Les prostituées les plus précaires, notamment les jeunes femmes toxicomanes ou les victimes de traite, pratiquent souvent des tarifs très bas, parfois « pour le prix d’un sandwich » selon certains témoignages[1].

Les escorts, qui ciblent une clientèle plus aisée, pratiquent des tarifs nettement plus élevés. Par exemple, un escort masculin interrogé par la presse locale indique des tarifs de 150€ pour 30 minutes, 500€ la nuit, 1000€ le weekend et 2000€ la semaine[11].

Les alternatives légales aux relations tarifées

Face aux risques et aux problèmes éthiques liés à la prostitution, il existe des alternatives légales pour les personnes recherchant des relations sexuelles sans engagement. Les sites de rencontres pour adultes offrent une plateforme permettant aux adultes consentants de se rencontrer pour des relations sexuelles gratuites et sans contrepartie financière.

Plusieurs sites de rencontres sont populaires à Marseille :

• JM Date (voir le site ici) se présente comme le site de rencontre le plus réputé en France pour les rencontres « décomplexées ». Il revendique plus de 6 millions de membres, dont 52% de femmes[12].
• C-dating (voir le site ici)  est un site de rencontre coquin qui propose des femmes coquines et en couple de célibataires marseillais en toute discrétion.

Ces plateformes offrent plusieurs avantages par rapport à la prostitution :

• – Gratuité des rencontres
• – Légalité
• – Consentement mutuel assuré
• – Absence d’exploitation
• – Diversité des profils et des attentes

Il est important de noter que, bien que ces sites offrent une alternative légale à la prostitution, ils ne sont pas exempts de risques (faux profils, arnaques, etc.). Il est donc crucial de rester vigilant et de prendre les précautions nécessaires lors de rencontres avec des inconnus.

Les enjeux liés à la prostitution à Marseille

Santé publique

La prostitution pose de sérieux problèmes de santé publique. Les personnes prostituées sont particulièrement exposées aux infections sexuellement transmissibles (IST), dont le VIH/SIDA. Malgré les efforts des associations pour distribuer des préservatifs et du matériel de prévention, les risques restent élevés, notamment pour les personnes les plus précaires[21].

Sécurité et ordre public

La prostitution de rue engendre souvent des nuisances pour les riverains : bruit, déchets, sentiment d’insécurité. Dans certains quartiers comme le Chapitre, les habitants se plaignent de la présence de préservatifs usagés, de seringues et d’autres détritus liés à cette activité[27].

Traite des êtres humains

Une part importante de la prostitution à Marseille est liée à des réseaux de traite des êtres humains. Ces réseaux exploitent la vulnérabilité de personnes, souvent étrangères, en les forçant à se prostituer pour rembourser une prétendue dette[6].

Prostitution des mineurs

La prostitution des mineurs est un phénomène particulièrement alarmant à Marseille. Selon une étude menée en Seine-Saint-Denis, mais dont les résultats peuvent s’appliquer à d’autres grandes villes françaises, une mineure prostituée sur trois est âgée de 13 à 15 ans[29]. Ce phénomène touche souvent des jeunes en rupture familiale ou sociale, ayant subi des violences.

Les réponses associatives

Plusieurs associations interviennent à Marseille pour aider les personnes prostituées, avec des moyens souvent insuffisants :

– L’Amicale du Nid propose un accueil de jour, des maraudes, et un accompagnement social et juridique[11].
– Autres Regards mène des actions de prévention et de réduction des risques, notamment en distribuant du matériel de protection[30].
– Le Bus des Femmes sillonne les quartiers de prostitution pour offrir écoute et soutien[1].

Ces associations demandent plus de moyens pour l’accompagnement, une vraie politique d’alternatives à la prostitution, et une meilleure application de la loi pénalisant les clients[21].

Pourquoi éviter le recours à la prostitution ?

Risques sanitaires

Le recours à la prostitution expose à des risques sanitaires importants, notamment la transmission d’infections sexuellement transmissibles (IST) comme le VIH, l’hépatite B, ou la syphilis. Malgré l’utilisation de préservatifs, le risque zéro n’existe pas, surtout dans le cadre de la prostitution de rue où les conditions d’hygiène sont souvent précaires[21].

Risques légaux

Depuis la loi du 13 avril 2016, le fait de recourir à la prostitution est pénalisé en France. Les clients s’exposent à une amende de 1500€, pouvant aller jusqu’à 3750€ en cas de récidive. De plus, le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir des relations sexuelles d’un mineur contre rémunération est passible de 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende[21].

Exploitation et traite des êtres humains

En ayant recours à la prostitution, on risque de participer, même indirectement, à l’exploitation de personnes vulnérables et à la traite des êtres humains. De nombreuses personnes prostituées sont victimes de réseaux criminels qui les exploitent et les maintiennent dans des situations de grande précarité[6].

Impact psychologique

La prostitution a des conséquences psychologiques graves sur les personnes qui la pratiquent. Traumatismes, dépression, troubles anxieux, addictions sont fréquents. En tant que client, on participe à ce système qui cause des dommages psychologiques importants[21].

Dégradation des relations humaines

Le recours à la prostitution peut avoir un impact négatif sur la capacité à établir des relations saines et équilibrées. Il peut conduire à une vision marchande et déshumanisée de la sexualité et des rapports hommes-femmes[21].

Une réalité complexe et multiforme

La prostitution à Marseille est une réalité complexe et multiforme, qui touche des personnes souvent en situation de grande vulnérabilité. Face à ce phénomène, il est crucial de privilégier des approches basées sur la prévention, l’accompagnement des personnes prostituées, et la lutte contre les réseaux d’exploitation.

Pour les personnes en recherche de relations sexuelles sans engagement, des alternatives légales et éthiques existent, comme les sites de rencontres pour adultes. Ces solutions permettent de vivre sa sexualité librement, sans participer à l’exploitation d’autrui ni s’exposer à des risques légaux et sanitaires.

En tant que société, nous avons la responsabilité collective de lutter contre la prostitution et ses conséquences néfastes, tout en offrant des perspectives et un soutien aux personnes qui en sont victimes.